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48 heures à la recherche des plus beaux points de vue

Gina Held, lundi, 06. septembre 2021

La région de Davos Klosters compte 100 points panoramiques. Une application web a été développée pour leur inauguration, laquelle invite à découvrir ces sites et à collecter des points de manière ludique. Ma tâche consiste à collecter davantage de points que mon adversaire en 48 heures et à consigner cette aventure avec des photos et du texte. Dans cet article, tu m’accompagneras dans ma chasse aux points et aux plus belles vues.

La région de Davos Klosters compte 100 points panoramiques. Une application web a été développée pour leur inauguration, laquelle invite à découvrir ces sites et à collecter des points de manière ludique. Ma tâche consiste à collecter davantage de points que mon adversaire en 48 heures et à consigner cette aventure avec des photos et du texte. Dans cet article, tu m’accompagneras dans ma chasse aux points et aux plus belles vues.

L’embarras du choix

Avec l’appli Aussichtsmeister, je cherche mes deux spots préférés, entre lesquels j’espère pouvoir atteindre le maximum de points de vue possible. Le circuit jusqu’au Rätschenhorn à Klosters en couvre trois. Le point de départ et d’arrivée se trouve sur l’alpage de Madrisa, qui abrite aussi mon mayen pour la nuit. Comme la télécabine ne circule pas encore tôt le matin, je planifie le trajet du retour jusqu’à Klosters à pied. Les points que je pourrai récolter sur le chemin me motivent à choisir cette alternative. Les Jöriseen sont une destination prisée – et le chemin qui y mène propose quelques jolis points d’observation. S’il me reste encore des forces, je pourrai achever ma course avec le Flüelapass.

J’aimerais que mon sac à dos soit le plus léger possible. C’est pourquoi je choisis un sac de 18 litres. J’emporte des réserves de nourriture et d’eau, des vêtements, mon matériel photo et d’autres petits accessoires.


Voyage jusqu’à Davos

La soir précédent la course, je me rends à Klosters, afin de pouvoir partir de bonne heure le lendemain. Ma chambre simple à l’Hotel Wynegg est confortable et des petits cadeaux de Destination Davos Klosters m’y attendent. Après m’être installée, je me rends au restaurant et profite de ma soirée en compagnie des autres hôtes. Je garderai cette adresse en tête, car la cuisine qu’on y sert est délicieuse. Amateurs de viande, végans ou végétariens, tout le monde y trouve son compte.


Premier jour : circuit jusqu’au Rätschenhorn

Après un solide petit-déjeuner, je démarre ma première journée dans a télécabine de Madrisa, bénéficiant d’une forte réduction sur le prix du billet grâce à ma carte d’hôte. En face de moi, une autre passagère est assise. Il s’agit d’une dame plus âgée, qui m’explique avoir prévu avec des amis la même course que moi. Elle me raconte aussi sa randonnée de la veille aux Jöriseen. À ce moment-là, je ne me doute pas encore du degré de popularité de cette randonnée.


C’est à 9h que je pars de l’alpage de Madrisa en direction de Mässplatte, où se trouve le premier point à collecter. Je marche le long du large chemin jusqu’à ce que j’aperçoive une petite bifurcation descendant vers la gauche qui, selon le panneau, mène à une cascade – ce petit détour en vaut vraiment la peine. Une fois à Mässplatte, on peut savourer la vue depuis des bancs en bois modernes. Et bien sûr, on n’oublie pas de scanner son code QR. Je sors mon téléphone et ouvre l’appli. Les données cartographiques sont téléchargeables, ce qui rend l’application opérationnelle même hors ligne. Une fois le code scanné, les points sont automatiquement crédités sur mon compte et le marquage change de couleur.

La course continue jusqu’au Geisshorn, qui culmine à 2276 mètres et que l’on atteint rapidement depuis Mässplatte. Ici, je reçois cinq points supplémentaires. La descente du Geisshorn vers l’ouest est raide, mais cette randonnée d’arête a son charme. La roche de l’arête est claire et se détache de l’herbe verdoyante, ce qui attire mon œil de photographe. Tandis que je suis en train de marcher le long de l’arête, la tête d’une marmotte apparaît à proximité. Elle m’aperçoit et, lorsque je bouge, elle disparaît dans son terrier. Je me pose non loin de son abri, sur lequel j’oriente mon appareil photo, et j’essaie de rester le plus tranquille possible. Même mon souffle s’entend à peine. Quelques minutes plus tard, j’ai de la chance. La marmotte refait une apparition, un peu plus longue cette fois. Elle me regarde, curieuse, et nous nous fixons ainsi pendant une minute.


Le temps file et, lorsque j’atteins ma destination, le Rätschhorn, il est déjà 12h30. Ici se trouve le point de vue numéro 100, qui m’apporte dix beaux points. Mais il s’agit déjà des derniers de la journée. Je déguste mon repas de midi composé de pain, de houmous et de fromage. Au-dessus de ma tête, de sombres nuages se sont formés. Selon les prévisions météo, ils vont se dissiper. Malgré tout, je me remets vite en route pour ne pas attraper la pluie.

Le circuit passe alors par le Rätschenjoch, puis contourne le Bärnet, pour revenir à l’alpage de Madrisa. Derrière le Rätschjoch, le chemin de randonnée traverse un champ de pierres où devrait se cacher un petit lac. J’essaie de le localiser avec la carte de randonnée, ce qui n’est pas chose facile. Je saute d’une pierre à l’autre et, soudain, après une pente, je découvre le petit lac. Les cimes ne se reflètent que faiblement dans ses eaux. Cependant, l’endroit est parfait pour une collation. Juste après cette pause, la dernière ligne droite m’attend.


Je passe la nuit sur l’alpage de Madrisa, dans un mayen. J’ouvre la porte, avant de la refermer à la hâte. J’observe prudemment par la fenêtre, je consulte à nouveau le plan pour m’assurer que je suis au bon endroit. C’est forcément le cas, car la clé passe dans la serrure. Lorsque j’ouvre la porte pour la deuxième fois, je comprends que les objets que je vois sont purement décoratifs : les œufs au plat sur la table, les légumes dans la corbeille et le sac à dos dans un coin. Curieuse, j’entre dans le petit chalet et tombe aussitôt sur une petite pièce à vivre avec une cuisine, une table et un vestiaire. À gauche se trouve un escalier qui mène à la chambre à coucher. La couverture à carreaux rouges typique sur le lit double ainsi que la lumière tamisée rendent la pièce chaleureuse.

Après une bonne douche à la station supérieure, je me dirige vers le restaurant où on sert le repas du soir. Avec un buffet aussi copieux, je n’aurai aucune peine à apaiser ma grande faim. Il se compose de légumes, de salade, de fromage et – pour ceux qui le souhaitent – de viande. Sur la table est disposé un four à raclette.


Vers 19h30, je vais chercher mon matériel photo au mayen. Le soleil,déjà bas, diffuse sa lumière dorée sur la prairie en fleurs. Je fais un bref trajet vers l’ouest et atteins une petite clairière offrant une splendide vue panoramique sur le Prättigau. Je me laisse tomber dans l’herbe et savoure sur mon visage les derniers rayons du soleil. Dans cette douce lumière, les différentes chaînes montagneuses se détachent parfaitement. Le soleil disparait lentement derrière les nuages, laissant une lueur rouge sur les cimes à ma gauche. Je rentre au mayen avant que qu’il ne fasse complètement noir.


Second jour : l’aube et les eaux turquoise des Jöriseen

Mon réveille sonne à 5h15, avant les premières lueurs de l’aube. Je sors doucement mes pieds de la couverture moelleuse et en pensant au lever du soleil qui m’attend, j’oublie ma fatigue. J’attrape mon sac à dos à l’entrée et je me mets en route dans la fraîcheur matinale. Dans ce silence, le crissement des pierres sous mes chaussures semble assourdissant. Puisqu’une nouvelle longue journée m’attend, je décide d’admirer le lever du soleil au point de vue Flue, ce qui me contraint à faire l’impasse sur le petit-déjeuner du mayen. Le chemin traverse une forêt qui prend des allures mystiques dans l’aube. Il me faut environ 35 minutes pour atteindre la Flue. Dans la vallée sous mes pieds s’étire Klosters. Je scanne le prochain code QR avec l’appli et reçois deux autres points. Les rayons du soleil n’ont pas encore atteint Casanna, le sommet qui se trouve à ma droite. Je décide alors de continuer à marcher pour arriver à temps dans la vallée. Dix minutes plus tard, j’atteins une autre clairière, qui m’offre une vue dégagée sur le Casanna rougi par le soleil.


Après ce festin visuel, je me hâte de continuer ma route, car le train n’attend pas. Dans la descente se trouve un autre poste panoramique. Il n’est pas question que je le laisse passer. Même s’il ne m’apporte qu’un point, le petit détour jusqu’au pont suspendu qui enjambe le Schlappintobel vaut définitivement le détour. D’ailleurs, qui sait, peut-être que c’est précisément ce point qui fera toute la différence en fin de compte. Le pont suspendu représente à lui seul une petite aventure. Il traverse le torrent et offre une vue dégagée sur une formation rocheuse parsemée de sapins.


De retour dans la vallée, je fais quelques commissions au magasin du village pour étoffer mes réserves de nourriture. Je me rends à Davos Dorf avec les Chemins de fer rhétiques, puis je prends le bus en direction de Susch. J’ai l’impression que tous les passagers du train veulent se presser dans le bus étroit. Je savais dès le départ que cette randonnée était populaire, mais pas à ce point-là. Et bien entendu, la plupart des passagers m’accompagnent lorsque je descends à l’arrêt Flüela, Ospiz, à 8h23. Lorsque je commence à mettre un pied devant l’autre, je sens ma fatigue et me réjouis presque de pouvoir me laisser entraîner par la petite foule plutôt que de devoir monter les premiers mètres de dénivelé toute seule. Selon l’appli swisstopo, La randonnée jusqu’aux Jöriseen, avec un petit détour au Jöriflesspass, dure 5 h 20 min. Après une heure de marche, le groupe de randonneurs s’est dispersé, chacune et chacun allant à son propre rythme. L’ascension jusqu’au deuxième point le plus haut de la randonnée est très agréable. À la Jöriflüelafurgga, à 2722 mètres, je suis récompensée par une fantastique vue sur les chaînes montagneuses en direction du Flüelapass et sur les eaux turquoise des Jöriseen. Bien qu’il ne soit que 9h45, le soleil tape déjà fort. Avant d’oublier, je scanne le code QR pour obtenir mes six points. De la musique dans les oreilles, je descends lentement jusqu’aux Jöriseen. La vue est époustouflante. Maintenant, je sais pourquoi cette randonnée est aussi populaire.


Je m’assieds au bord du plus grand lac et savoure le soleil chaud sur ma peau. J’ai tellement transpiré durant la randonnée que je m’offrirais bien une petite baignade. Je trempe mes orteils dans l’eau ce qui me donne tout de suite beaucoup moins envie de me lancer. Mais puisque je suis déjà en maillot de bain, il m’est impossible de faire machine arrière. Je me jette vaillamment à l’eau. Après quelques secondes déjà, j’ai l’impression que mon corps s’est transformé en glaçon et je me hâte de sortir. Malheureusement, je n’ai rien pour prouver cet exploit à ma famille. C’est pourquoi lorsqu’une personne propose de me photographier, je retourne à l’eau une seconde fois. De nos jours, qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour une photo !


Après presque une heure de pause, il est environ midi lorsque je me reprends la marche. Je cherche d’abord le bâton avec le code QR pour les Jöriseen, que je trouve précisément à l’endroit indiqué sur l’application. J’obtiens six points. Afin d’en décrocher encore six supplémentaires, je fais un crochet au Jöriflesspass. Là, on jouit d’une superbe vue vers l’est dans le Val Fless. Sur le chemin du retour, je passe à nouveau devant deux petits lacs avant de monter jusqu’au point le plus haut de la randonnée. Là encore, j’aperçois des lacs. Au total, les Jöriseen comptent 27 lacs. Si je ne les ai de loin pas tous vus, j’ai eu l’occasion d’admirer leur grande diversité. Ici, le chemin traverse des éboulis clairs et je passe même devant un petit champ de neige. Il n’est pas nécessaire de le traverser, car le chemin passe autour. Culminant à 2786 mètres, la Winterlücke n’est pas beaucoup plus haute que la Jöriflüelafurgga. J’obtiens malgré tout huit points en scannant le code QR. J’admire une dernière fois la vue avant de m’attaquer à la descente de 579 mètres de dénivelé en direction du Flüelapass.

Les jambes fatiguées, mais très heureuse de mon aventure, j’arrive à l’arrêt de bus à 15h10. Je ne m’attendais pas à être de retour aussi tôt. Je pourrais presque monter jusqu’au Flüelapass pour collecter d’autres points, mais j’y renonce. Puisqu’il reste encore du temps avant le prochain bus, je fais de l’autostop jusqu’à Davos. J’ai même encore le temps de m’offrir une glace à la gare de Davos avant de rentrer à la maison. C’est ainsi que se terminent ces deux jours pour un total de 33 km, 2200 mètres de dénivelé, 45 points et une foule de beaux souvenirs.

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