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A la découverte des grottes du glacier de Zinal

Sophie Puydupin, mardi, 18. février 2020

Partons pour une randonnée insolite en raquettes dans le Val d'Anniviers : à la découverte des grottes du glacier de Zinal !

Partons pour une randonnée insolite en raquettes dans le Val d'Anniviers : à la découverte des grottes du glacier de Zinal!

Cette randonnée hivernale, ouverte à tous les randonneurs expérimentés, offre des panoramas et des sensations spectaculaires qui rendront la journée inoubliable.


A propos du glacier de Zinal

Le glacier de Zinal se forme à la jonction de trois autres glaciers : le Grand Cornier, le Durand et le Mountet. Le glacier s'étend sur une longueur de 7 kilomètres pour une superficie de 13 km² et se situe à une altitude comprise entre 2100 et 3450 mètres. Du glacier naît la Navisence, qui descend la vallée et traverse Zinal.

Pour information, le glacier de Zinal est en recul, comme la plupart des autres glaciers des Alpes, d'une dizaine de mètres chaque année. Depuis les années 80, la perte de longueur cumulée est de 1800 mètres.

Les grottes, situées au début de la langue du glacier, ont été découvertes en 1996 par le guide de montagne Stéphane Albasini. Comme le glacier est en perpétuel mouvement, les grottes formées par l'eau sont uniques à chaque visite. Selon les années, les grottes peuvent s'enfoncer jusqu'à 200 mètres dans le glacier.

Attention: les grottes ne peuvent être visitées qu'en hiver, lorsque la fonte du glacier est très faible.


Planification de la sortie

Cette randonnée en montagne n'est pas balisée et comporte des risques inhérents aux conditions hivernales de la montagne. Pour ces raisons, il est important de bien planifier à l'avance et d'être vigilant pendant l'excursion.

Je dois d'ailleurs mentionner dans ce contexte qu'il est également possible, voire conseillé selon l'expérience, d'engager un guide de montagne ou de se joindre à une sortie en groupe organisée.

Pour appréhender les risques de manière systématique et structurée, j'apprécie particulièrement la méthode fondée par l'expert en avalanches Werner Munter. Il s'agit du cadre d'évaluation et de décision en trois phases décrit ci-dessous.


La méthode d'évaluation des risques 3x3

Phase 1 : Planification à domicile

Phase 2 : évaluation sur place

  • Neige : accumulations de neige, neige soufflée, saillies rocheuses, etc.
  • Conditions : Visibilité, vent, températures
  • Terrain : Pente, exposition, choix de l'itinéraire
  • Facteur humain : bien-être, guidage et communication

Phase 3 : évaluation de la pente individuelle

  • Pente
  • Neige : meuble ou ferme, résistance du manteau neigeux
  • Fréquentation, choix de l'itinéraire correspondant au terrain


Simple de réglage du MSR Lightning Ascent - régler d'abord la sangle arrière, puis le filet plastique à l'avant. Kiwi, lui, n'a pas besoin d'équipement!


La randonnée

Notre petit comité, composé de deux et quatre pattes, se rend à Zinal par un beau dimanche de février. 

J'ai emporté le matériel nécessaire pour la journée : les raquettes à neige polyvalentes MSR Lightning Ascent, les bâtons télescopiques Leki Haute-Route et les guêtres Black Diamond Front Point pour éviter que les chaussures se remplissent de neige. Pour Kiwi, ce n'est pas compliqué, il est déjà préparé pour ce genre d'aventure!

La randonnée commence à Zinal, d'où le sentier longe d'abord la rive gauche de la Navisence en suivant les pistes de ski de fond à travers la plaine de la Lé. Au bout de la plaine, le chemin passe sur l'autre rive et la montée commence le long du flanc de la vallée. Nous passons devant plusieurs cascades de glace et le soleil se lève tranquillement sur le Besso.


Lever de soleil derrière le sommet du Besso.

D'ailleurs, par beau temps, comme c'était heureusement le cas pour nous, de nombreux sommets connus nous tiennent compagnie sur le chemin : le Besso, le Zinalrothorn, la Dent-Blanche et le Grand Cornier, pour n'en citer que quelques-uns. Nous sommes en bonne compagnie.

Nous arrivons au carrefour où le chemin bifurque en direction du refuge du Petit-Mountet et restons sur le chemin principal en direction du glacier. On peut apercevoir de part et d'autre, sur les flancs de la vallée, les moraines du glacier, seuls témoins d'une époque où notre géant de glace descendait beaucoup plus loin dans la vallée.

Cette accumulation d'éboulis semble désormais favoriser les avalanches jusqu'en bas de la vallée. Nous avons d'ailleurs pu en observer le résultat lors de notre visite, sous la forme d'une avalanche récente de taille considérable.

Nous continuons à monter lentement dans ce paysage magnifique, afin de pouvoir profiter de chaque instant, jusqu'au moment tant attendu.

Les premières nuances de bleu apparaissent dans ce monde habituellement blanc : nous y sommes, nous pouvons enfin distinguer le début de la langue glaciaire et l'entrée des grottes!


Enfin, nous pouvons distinguer l'entrée des grottes. L'impatience me gagne, il est temps d'explorer l'intérieur.

Tout se fige... je suis sans voix devant ces imposantes voûtes de glace bleue. 

C'est une sensation très particulière de se retrouver à l'intérieur d'un colosse de glace. On a l'impression de retomber en enfance, plein d'émerveillement face aux découvertes faites dans ce nouveau monde.

Chaque détail est fascinant : depuis combien d'années les pierres que l'on voit à travers la glace sont-elles emprisonnées ? Comment les écoulements d'eau estivaux ont-ils pu former de telles cavernes ? À quoi ressemblaient-elles hier et à quoi ressembleront-elles l'année prochaine ? Kiwi, quant à lui, était beaucoup plus fasciné par les morceaux de glace au sol et a commencé par une dégustation approfondie de chaque spécimen. 

Nous avons eu la chance d'être les seuls à assister au spectacle, car les groupes et autres visiteurs étaient encore en route - dans l'esprit qu'un départ précoce est souvent payant.


Quelle extraordinaire palette de couleurs se révèle ici à l'intérieur du glacier. La grotte est un lieu aussi magique qu'il impose le respect.

Après une longue exploration à l'intérieur du glacier, il faut se forcer à repartir. Mais c'est ainsi et il faut aussi laisser la place à d'autres explorateurs curieux qui apparaissent peu à peu.

Le retour se fait exactement par le même itinéraire. Sauf que cette visite n'est pas passée sans laisser de traces. On ne peut s'empêcher de laisser son esprit vagabonder et de revivre chaque instant.

En rentrant à Zinal, j'étais envahi par un sentiment de gratitude et encore émerveillé par le spectacle éphémère dont j'ai pu être le témoin aujourd'hui. Une chose est sûre, je ne suis pas prêt d'oublier cette aventure.



Carte et indication de l'itinéraire

Voici l'indication de l'itinéraire (en rouge sur la carte) de Zinal à la langue du glacier: 

  • La carte peut être consultée ici: Geo.Admin.ch (vous pouvez exporter l'itinéraire directement depuis cette carte en cliquant sur Export)
  • Si vous le souhaitez, vous pouvez également télécharger le fichier GPX ici: Outdooractive.com

Sophie est l'auteur du blog Les Aventures de Sophie, sur lequel elle raconte ses histoires d'aventures et de découvertes dans les Alpes.


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