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Assurance-vie

Florentin Vesenbeckh & Jürg Buschor, mercredi, 01. juillet 2020

Lorsque, sur une paroi, plus rien ne permet de se retenir, les cordes et dispositifs d’assurage permettent d’intercepter les chutes. Si c’est certes toujours la sécurité maximale qui est visée, les exigences imposées aux produits de sécurité varient selon la discipline pratiquée, escalade sportive, alpine ou en salle. L’expert produit de Bächli Sports de Montagne, Matthias Schmid, fait voir à quoi prendre garde au moment de l’achat.

Lorsque, sur une paroi, plus rien ne permet de se retenir, les cordes et dispositifs d’assurage permettent d’intercepter les chutes. Si c’est certes toujours la sécurité maximale qui est visée, les exigences imposées aux produits de sécurité varient selon la discipline pratiquée, escalade sportive, alpine ou en salle. L’expert produit de Bächli Sports de Montagne, Matthias Schmid, fait voir à quoi prendre garde au moment de l’achat.

Les cordes haute performance en fibres synthétiques ainsi que les dispositifs d’assurage modernes font du rocher un terrain de jeu sûr, pour autant qu’on les manipule correctement et opte pour les bons matériaux. En cas de chute, lorsque la corde se tend, quelque 58 500 filaments de polyamide s’étirent. Ceux-ci sont toutefois deux fois moins épais qu’un cheveu humain et peuvent être déchirés à la main.

Le principe de leur construction n’a pas changé depuis les années 1950 : une gaine protectrice entoure l’âme porteuse. Depuis cette époque, les progrès réalisés dans la construction âme-gaine concernent principalement le développement des matières premières. Illustrons nos propos à l’aide de quelques chiffres : la première norme relative aux cordes de montagne a été publiée en 1963. Depuis lors, le diamètre des cordes à simple les plus fines est passé de 12 mm à 8,5 mm. En parallèle, les exigences normalisées relatives à la robustesse des cordes ont triplé. Ces améliorations sont imputables, d’une part, à un agencement et un tressage toujours plus sophistiqués des fils de la corde et, d’autre part, à un procédé de contraction dans une sorte de marmite à vapeur géante. Température, humidité et pression de l’air font rétrécir les fibres synthétiques comme lors du lavage d’un jean à très haute température. Les brins se rétractent jusqu’à environ un tiers de leur longueur. « Ce rétrécissement du matériau lui permettra de s’allonger à nouveau », explique Matthias Schmid, expert produit chez Bächli Sports de Montagne.


Dès que la charge diminue, les fibres distendues se resserrent à nouveau. Après une chute, celles-ci ne retrouvent néanmoins pas complètement leur état d’origine et perdent une partie de leur dynamisme. Ainsi, la corde vieillit après chaque chute, perdant de son extensibilité. En conséquence, la marge de sécurité baisse en cas d’utilisation intensive. Les cordes d’escalade étant des objets soumis à l’usure, elles doivent être remplacées régulièrement. Les cordes très fines sont davantage touchées par ces manifestations d’usure que les cordes plus épaisses. De fait, à partir d’un certain diamètre, des économies doivent être réalisées sur la construction de la gaine protectrice. L’épaisseur de celle-ci représente donc un facteur déterminant dans la durée de vie d’une corde.

En escalade sportive, la gaine est relativement peu sollicitée, car le tracé des voies est généralement droit et les parois lisses. « Le danger est plus important en terrain alpin, où les voies zigzaguent entre des blocs rocheux et des gradins, frottant la corde contre les coins et les bords », affirme Matthias Schmid. « Dans ce cas, je recommande l’utilisation de cordes à double ou jumelées pas trop fines, comportant une proportion de gaine plus élevée ainsi qu’une âme et une gaine imprégnées. » En effet, la réduction du diamètre de la corde implique une baisse de la marge de sécurité. Une étude réalisée par le Club alpin allemand révèle que le passage d’un diamètre de 10,3 mm à un diamètre de 9,1 mm réduirait de moitié environ la résistance aux arêtes vives.


Limite franchie ?

Les problèmes causés par les cordes fines lors de l’assurage sont omniprésents dans le monde de l’escalade. « Les cordes fines peuvent représenter une cause d’accident si l’on n’a pas assez de force dans les mains », prévient Schmid. Une corde plus fine produit moins de frottement dans le dispositif d’assurage. Elle peut donc glisser plus facilement et, dans le pire des cas, la chute ne pourra plus du tout être retenue. À partir d’un certain diamètre, la corde n’est tout simplement plus adaptée à l’anatomie de la main. Les grimpeurs moins expérimentés notamment, qui échangent leur corde d’épaisseur standard contre un miracle de légèreté, peuvent se sentir dépassés lors de l’assurage. Pit Schubert, expert en sécurité et ancien président de la commission de sécurité de l’UIAA, a écrit à ce propos, dans la revue spécialisée Berg und Steigen, parue en 2003 : « Une importante réduction du diamètre de la corde n’est pas judicieuse car il ne reste pratiquement plus rien dans les mains pour l’assurage. » Autrefois, la corde à simple la plus fine affichait un diamètre de 9,4 mm. Aujourd’hui, il existe des cordes d’escalade sportive de 8,5 mm seulement.


Essai de compatibilité entre le dispositif d’assurage et la corde

« Il est d’autant plus important que le dispositif d’assurage puisse compenser le déficit de friction », souligne Matthias Schmid. Comme le montrent les statistiques des accidents en salle, le risque d’une combinaison incompatible est bien réel. « Chez Bächli Sports de Montagne, dans le cadre d’un entretien-conseil, nous clarifions toujours avec le client quelle utilisation il prévoit de faire de la corde et du dispositif d’assurage et quels produits peuvent être combinés. » Les fabricants émettent également des recommandations au sujet du diamètre de la corde, conseils que l’on retrouve généralement aussi sur le dispositif d’assurage.


La routine, un gage de sécurité

L’utilisation correcte des articles se révèle tout aussi importante qu’une bonne combinaison de ces derniers. « Concernant les dispositifs d’assurage, il est crucial que leur manipulation, grâce à une utilisation régulière, devienne instinctive », précise un Schmid expérimenté. « Les choses deviennent dangereuses lorsqu’on alterne souvent entre les différents dispositifs d’assurage ou, au contraire, lorsqu’on change de dispositif après de longues années d’utilisation. » Il recommande donc de s’en tenir à un seul type de dispositif, même en cas de pratique de différentes disciplines. En outre, le changement de dispositif doit faire l’objet d’une réflexion approfondie. « Tous les types de dispositifs présentent des avantages et des inconvénients. Il est d’autant plus important de maîtriser leur utilisation dans toutes les situations et de garder en tête le principe de la main de freinage, même dans les situations stressantes ou lorsqu’on est distrait d’une quelconque manière. » Finalement, quel que soit le produit choisi, il convient de ne pas oublier que l’utilisation correcte du demi-nœud d’amarre reste indispensable : « Cette technique d’assurage doit être maîtrisée, notamment en escalade alpine. »

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