Postes vacants

DE | FR | IT
  1. Actualité
  2.  > 
  3. Blog

« Nous voulons créer la plus grande communauté sportive de Baden »

Fabian Reichle, mercredi, 20. octobre 2021

Le rêve d’avoir sa propre salle de bloc… Ce qui a commencé, à l’été 2020, par un simple SMS est devenu réalité une année et demie plus tard : Bouba – abréviation de Boulderhalle Baden – est sur le point d’ouvrir. Nous avons eu un entretien avec ses deux fondateurs Kevin Huser et Dimitri Canonica à propos de leur vision des choses, de la communauté de l’escalade et même des fuites de leurs canalisations.

Le rêve d’avoir sa propre salle de bloc… Ce qui a commencé, à l’été 2020, par un simple SMS est devenu réalité une année et demie plus tard : Bouba – abréviation de Boulderhalle Baden – est sur le point d’ouvrir. Nous avons eu un entretien avec ses deux fondateurs Kevin Huser et Dimitri Canonica à propos de leur vision des choses, de la communauté de l’escalade et même des fuites de leurs canalisations.


Vous allez bientôt ouvrir une salle de bloc à Baden. Comment en êtes-vous arrivés là ?

Kevin : c’est tout simple. Comme à Baden, il n’y a encore aucune offre en matière d’escalade, l’idée m’est venue d’ouvrir ma propre salle de bloc. Un jour que je m’entraînais en salle privée avec Dimitri, dont j’ai fait la rencontre lors de l’inauguration des voies du centre d’escalade Gaswerk de Schlieren, je lui ai fait part de cette idée. Le jour même, il m’envoyait le message suivant : « Bon alors, on s’y met ? »


Vous souvenez-vous comment cette idée a débouché sur un véritable projet ?

Kevin : nous avons commencé par chercher un bâtiment. Nous avions des objectifs ambitieux, mais ne voulions rien forcer. Dimitri a finalement entendu parler d’une halle inoccupée sur l’ancienne Ferro-Areal. À partir de ce là, nous avons tout donné – le business plan, le contact avec les propriétaires, le financement et bien d’autres choses ont commencé à prendre forme. C’est vraiment devenu sérieux à la fin de l’année dernière, lorsque nous avons réussi à impliquer dans notre projet la banque et un premier grand investisseur. D’un jour à l’autre, le projet n’était plus fictif.


Être propriétaire de sa propre salle de bloc. Même en étant grimpeur, cela semble utopique. Pourtant, vous êtes désormais entrepreneurs et vous devez vous occuper de choses très éloignées du bloc. Est-ce que cela a modifié votre point de vue sur le projet ?

Kevin : pas vraiment. Nous avions déjà travaillé comme employés dans une salle d’escalade et avions donc eu l’occasion de toucher à l’aspect commercial de l’entreprise, ce qui constituait un réel atout. Par ailleurs, j’ai travaillé pendant une année et demie dans une banque, dans différents services à la clientèle ainsi qu’au marketing et à la communication. Cela m’a aidé à porter un regard lucide sur le secteur du financement.

Dimitri : c’est pareil pour moi. J’ai effectué un apprentissage de menuisier et je dispose d’une expérience dans la planification et la mise en œuvre d’expositions. Cette expérience nous a aidés à aborder avec réalisme, dès le départ, les étapes conceptuelles et architecturales du projet. Kevin et moi nous complétons fort bien dans nos connaissances et nos responsabilités.



Pourtant, un tel projet de construction n’est pas forcément facile à appréhender…

Dimitri : effectivement. Presque chaque bonne nouvelle est suivie d’une mauvaise. Mais nous voyons ça comme un challenge. Ce ne sont que des problèmes qu’il s’agit de résoudre.

Kevin : exact, notre job consiste à faire avancer les bonnes idées et à relever les défis. Il ne faut jamais se laisser abattre. Parfois, on a un peu le cafard, mais après une nuit de sommeil, l’énergie est de retour. Et il y a des jours où, de façon inattendue, tout se passe parfaitement bien. C’est motivant. Les obstacles sont plus ou moins importants, mais on les surmonte toujours, d’une manière ou d’une autre. De plus, nous avons la chance d’être entourés d’amis, de connaissances et de nos familles, qui nous soutiennent toujours.


Pouvez-vous nous citer un défi concret dans votre quotidien ?

Dimitri : par exemple les canalisations. Au départ, tout était en ordre, puis soudain il a fallu chercher la présence de fuites dans les tuyaux. Comme nous en avons rapidement découvert, nous avons dû réaliser des travaux d’assainissement.

Kevin : il s’est finalement avéré que ces travaux seraient à la charge du propriétaire. Cela nous a permis de relativiser l’affaire, du moins d’un point de vue financier.



Quel est l’état actuel du chantier ?

Dimitri : l’approche de l’inauguration se concrétise, mais il reste encore plusieurs choses à faire. Par exemple, je dois encore fabriquer le comptoir de réception et il manque des choses au bistrot.

Kevin : beaucoup de détails, comme les installations électriques, sont encore en suspens. Et il reste de quoi faire en informatique. Tous nos systèmes, tels que la caisse, la gestion des abonnements, etc. vont devoir fonctionner de manière irréprochable lorsque nous ouvrirons. Les parois sont déjà terminées, il ne reste plus qu’à déplacer les crash pads.


Vous avez choisi de vous installer dans une ancienne halle industrielle. Comment l’utilisez-vous ?

Dimitri : nous voulions absolument préserver l’architecture et l’esthétique de la halle. Le bâtiment a un puissant rayonnement avec ses courbures uniques et ses lucarnes qui apportent une belle luminosité. L’espace entier doit pouvoir respirer, c’est pourquoi nous avons veillé à laisser beaucoup de place lors de l’aménagement. Tout est construit – des blocs aux suspensions lumineuses – de sorte que l’on puisse percevoir comment était la halle à l’origine.

Kevin : exactement. Cela se reflète aussi dans la place disponible sur les crash pads par rapport aux surfaces de bloc. Nous disposons d’une immense surface, et c’est un atout que nous avons voulu exploiter. Nous aurions pu construire encore bien plus de parois de grimpe, mais nos visiteurs auraient vite été trop à l’étroit, et ne s’y seraient plus sentis à l’aise. Grâce à notre concept, les visiteurs pourront réaliser toute une séance d’entraînement sur un bloc ou un secteur sans gêner en permanence les autres.

Dimitri : nous avons cependant utilisé toute la place disponible, du moins en hauteur. Sur nos blocs, des galeries sont aménagées, qui permettent de déambuler et sont reliées entre elles par des ponts.


Vous parlez des surfaces de bloc et des blocs. Qu’est-ce qui attend les visiteurs ?

Kevin : nous voulions que nos parois soient simples. À notre avis, du fait de la tendance à disposer de bacs et de volumes toujours plus gros, il n’est pas très sensé de prédéfinir trop de structures. Nous travaillons donc principalement avec les différents angles d’inclinaison des parois. Celles-ci comportent des voies dans tous les degrés de difficulté. De plus, nous avons construit des zones pour différentes exigences individuelles. Ainsi, nous avons réussi à créer une paroi d’entraînement pour les athlètes et les pros. Nous disposons aussi une paroi de cours qui peut être réservée pour les participants. Mais la majeure partie des parois sont mixtes afin que les visiteurs puissent échanger entre eux.

Dimitri : nous avons aussi construit un secteur pour entraîner sa force et un parc de callisthénie. Ils se trouvent en partie sur les galeries – où l’on peut également faire du bloc. On peut donc sans problème réaliser toute une session ici.



Pour tout ce qui est des aspects structurels, quelle est votre vision pour Bouba ?

Kevin : nous voulons créer la plus grande communauté sportive de Baden. Le bloc en est le cœur, mais nous souhaitons aussi promouvoir d’autres points de contact – notamment par le biais d’autres disciplines sportives urbaines, comme le yoga. Mais nous pouvons aussi nous imaginer des offres totalement différentes. Nous disposons d’un immense espace extérieur, sur lequel nous pourrions par exemple organiser un festival culinaire.

Dimitri : que l’on débute ou que l’on soit professionnel, le sentiment d’appartenance avec de complets étrangers est très marquée en bloc. Je me souviens, lorsque je débutais dans ce sport, je voyais Kevin – qui pratiquait cette discipline depuis des années et faisait partie de l’équipe nationale – escalader des voies super difficiles avec un gilet lesté. C’est comme ça que j’ai pu me rendre compte de tout ce qui était possible en escalade. Pour les débutants, c’est très motivant de pouvoir observer des athlètes. C’est pour cette raison que le sentiment d’appartenance et les mélanges sont si importants. Ce sont ces valeurs que nous voulons transmettre chez Bouba.


Avez-vous déjà des plans pour les offres complémentaires susmentionnées ?

Kevin : il faut d’abord que le commerce relatif au bloc s’établisse bien, car c’est notre activité principale. Puis, si nous remarquons qu’il existe une demande, nous ferons tout notre possible pour concevoir l’offre souhaitée et l’étoffer.


Et pour finir, le plus important : quand aura lieu la grande ouverture ?

Dimitri : très certainement cette année.

Kevin : dans tous les cas, au plus tard lorsque nous aurons terminé notre formation sur les machines à café du bistrot.


Kevin Huser
Ce natif de Widen (Argovie) grimpe depuis 17 ans – autrefois dans l’équipe nationale d’escalade sportive. Cette discipline sportive l’a même accompagné dans sa vie professionnelle : il a travaillé comme ouvreur de voies pendant plusieurs années.
Dimitri Canonica
Ce menuisier originaire de Dietikon (Zurich) grimpe depuis cinq ans. Il parvient à concilier sa carrière professionnelle avec son travail d’ouvreur.

Vous trouverez plus d’infos sur la salle de bloc de Baden ici : www.boulder-baden.ch.

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaires sur cet article.

Ecrire un commentaire