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Assurages mobiles en rocher : ce que tu dois savoir

Matthias Schmid, mardi, 26. juillet 2022

En escalade sportive, tout comme en alpinisme, il se peut que l’équipement en place (spits) soit trop éloigné, trop vétuste, voire absent. Dans ce cas, des assurages mobiles se révèlent très utiles. Voici une brève vue d’ensemble des points auxquels faire attention lors de l’installation d’un assurage mobile.

En escalade sportive, tout comme en alpinisme, il se peut que l’équipement en place (spits) soit trop éloigné, trop vétuste, voire absent. Dans ce cas, des assurages mobiles se révèlent très utiles. Voici une brève vue d’ensemble des points auxquels faire attention lors de l’installation d’un assurage mobile.

Avec un peu d’exercice, des coinceurs et des coinceurs à cames se placent sans problèmes. Les topoguides mentionnent si l’utilisation d’assurages mobiles est nécessaire ou pas. Un jeu de coinceurs et deux, trois coinceurs à cames de taille moyenne sera adapté aux novices comme premier équipement. Un coinceur placé de sorte à ce qu’il donne un bon sentiment au grimpeur, tiendra en cas de chute. Les coinceurs à cames sont un peu plus délicats à placer. Malgré le grand nombre d’assurages mobiles, un jeu de coinceur reste standard.


Typologie coinceuers

Ce sont les classiques parmi les assurages intermédiaires mobiles. Leur utilisation est polyvalente et ils sont disponibles en différentes tailles. Afin d’avoir une meilleure vue d’ensemble, il vaut la peine que chaque taille ait une autre couleur. Les coinceurs ont un côté convexe et un côté concave. Cette forme a fait ses preuves pour un placement aisé et fiable des coinceurs. Les grands coinceurs ont un trou au milieu pour des raisons de poids et sont suffisamment solides pour tenir une chute. Les petits coinceurs sont parfois seulement capables de tenir une petite perte d’adhérence, mais pas une vraie chute. La résistance des coinceurs est donnée en kN. Les coinceurs endossent le rôle de « bouchon » pour une certaine forme de rocher, ce qui leur permet de tenir une chute. En plaçant un coinceur il faut faire attention qu’il ait au moins trois points de contact avec le rocher et que ce dernier soit massif. Pour enlever les coinceurs, un outils appelé « décoineur » (nut tool, nut key en anglais) est indispensable. Le meilleur moyen de sortir un coinceur est de réfléchir à la manière dont il a été placé et de faire le mouvement en sens inverse.


Coinceurs à cames

Placer des coinceurs, variantes Les coinceurs à cames ne nécessitent pas de forme conique du rocher. Ils disposent d’un mécanisme à ressorts permettant de les placer à un endroit adapté dans le rocher tels que p. ex. dans une fissure. Principe de fonctionnement : les forces engendrées par une chute sont transférées au rocher comme force de pression transmise par la tige et le mécanisme de poulie. Plus la force sur la tige est grande, plus la force de pression augmente et donc aussi le frottement qui maintien le coinceur à cames dans la fissure. Les cames jouent également un rôle important. Ils ont la forme d’une spirale logarithmique qui garantit un angle de pression constant avec le rocher peu importe la position du mécanisme à ressort. Ceci est déterminant pour l’adhérence optimale du coinceur à cames au rocher.

L’entreprise Wild Country fut la première à vendre des coinceurs à cames. Ils portaient le nom de « friends ». Le fabricant Black Diamond produit un autre coinceur à cames fort apprécié, les « Camalots ». Les noms « friends » et « cams » sont largement utilisé dans le langage courant pour désigner les coinceurs à cames. Les « Camalots » furent les premiers coinceurs à cames avec deux axes. Un coinceur à cames à deux axes a une plus grande plage d’utilisation qu’un tel appareil avec seulement un axe.

En plaçant les coinceurs à cames il faut faire attention que la direction de charge en cas de chute et l’orientation de la tige concordent. Le rocher devrait être aussi propre que possible, donc sans sable/lichen puis aussi massif que possible. L’idéal sont des petites fissures verticales avec des parois parallèles. Les fissures horizontales permettent également des positionnements fiables, mais les sollicitations sur la tige en cas de chute sont énormes.

Lors du choix de la taille du coinceur à cames il faut faire attention de ne pas ouvrir/serrer entièrement les cames. Il est ainsi assuré que l’appareil soit positionné de manière fiable dans la fissure. Les anciens appareils furent incapables de tenir une chute à l’état complètement ouvert. Il ne fallait pas les utiliser comme « parapluie ». Les appareils modernes sont conçus pour tenir une chute même si les cames sont complètement ouvertes. C’est par exemple important pour les fissures s’élargissant à l’arrière.

Lorsqu’un coinceur à cames est soumis à des mouvement de la corde, il commence à bouger plus ou moins dans la fissure. Il quitte donc la position choisie. En plaçant le coinceur à came il faudrait donc utiliser une longue dégaine afin de minimiser la transmission des mouvements de la corde sur le coinceur à cames. Les coinceurs à cames qui sont allés trop au fond d’une fissure, il faut essayer de desserrer le mécanisme à ressort au moyen d’un décoinceur.


Sliders

Les sliders sont une variante des coinceurs à cames : un mélange de coinceur et de coinceur à cames. C’est avant tout le modèle Ball Nut de Camp qui est connu. Sur ce modèle une petite boule est guidée dans un cône. La boule se déplace au moyen d’un système de ressort et s’adapte donc à la largeur de la fissure. Comme les coinceurs, ils tiennent dans les fissures coniques. Les Ball Nuts sont dédiés aux fissures très fines et peu profondes. Ils constituent donc un complément idéal aux coinceurs à cames. Même le Ball Nut le plus petit résiste à une charge étonnante. 


Pitons

Les pitons sont tapés dans la fente du rocher avec un marteau. Selon le type de rocher et la largeur de la fissure, les pitons sont fabriqués en acier plus ou moins dur puis en différentes longueurs et épaisseurs. En enfonçant un piton, la règle empirique veut que le piton « chante » sur le dernier tiers du trou. Ceci signifie que le rocher et le piton forment une unité et que chaque frappe du marteau sonne approximativement comme un diapason. L’oeillet pour le mousqueton est conçu de sorte à ce qu’un moment d’inertie coince le piton dans le rocher lorsque ce dernier est sollicité. Un piton bien placé est aussi fiable qu’un spit. Donner un coup sur le piton avec un marteau permet de vérifier la qualité de ce dernier puis de voir ce qu’il tiendrait en cas de chute. S’il se trouve dans un rocher solide et qu’il « chante », il est fort probable qu’il soit capable de tenir une chute. Vu qu’il n’est pas courant d’emporter un marteau dans une voie d’escalade, il faut être capable d’évaluer les pitons d’un oeil critique. En cas de doute, il vaut mieux placer un deuxième assurage intermédiaire mobile.

En plus des types d’assurages mobiles mentionnés, il existe encore une quantité d’autres. Par exemple les Hexentrics ou les Tricams. Le livre « Hexen und Exen » de Gerald Krug (Geoquest Verlag, en allemand) propose une bonne vue d’ensemble et des connaissances pratiques pour tous les grimpeurs. Cet ouvrage est un incontournable qu’on soit novice ou professionnel. Les adeptes des voies sans spits trouveront leur bonheur dans les topoguides de keepwild!climbs (topo.verlag).

En utilisant des spits il faut veiller à ne pas mélanger les types de métaux. Les conséquences peuvent être une perte de résistance très rapide et une corrosion aiguë, invisible depuis l’extérieure !


Compléments

La limite de résistance des assurages mobiles est donnée en kilonewton (kN). L’UIAA a prescrit une charge minimale. Les coinceurs à cames actuels dépassent de loin la limite minimale de 5 kN. Un kilonewton correspond à peu près à une sollicitation de 100 kg. Selon la force d’attraction il faut plus ou moins de poids ou d’énergie de mouvement pour créer une force de 1 kN. Sur terre, la gravitation (force d’attraction) est de l’ordre de 9.81 m/s2 et 100 kg correspondent donc environ à une force de 1 kN. En sécurité du travail, la limite de tolérance pour un être humain est définie avec une force de 6 kN. Ceci implique qu’un adulte en bonne santé, physiquement en forme peut résister à une force de 6 kN dans un baudrier sans devoir s’attendre à des dommages irréversibles. C’est sur cette base que sont par exemple dimensionné les absorbeurs d’énergie pour les travailleurs en hauteur. Une chute en escalade génère également de fortes sollicitations sur l’homme et l’équipement. Nous allons donc faire quelques réflexions sur les forces en jeu lors d’une chute dans un assurage intermédiaire ou un relais.


Force de traction


La force que doit tenir l’assureur, se compose des éléments suivants :
force de traction = force de choc – frottement

L’assureur ne ressent qu’une partie de la sollicitation sur le matériel. Un assurage dynamique permet de réduire la force de traction, donc la sollicitation du relais / de l’assurage intermédiaire et finalement aussi la force de choc.


Calcul du facteur de chute f


Le facteur de chute (f) est une mesure pour décrire la dureté de la force de choc :
facteur de chute (f) = hauteur de chute / longueur de corde déployée (entre 0 et 2)

En escalade sportive un facteur de chute de l’ordre de 0.3 est typique (p. ex. 1.8 mètres de hauteur de chute avec 6 mètres de corde déployée). Un frottement élevé de la corde réduit l’effet amortisseur de la corde et augmente donc la sollicitation sur le relais/point d’assurage.


Forces sur le relais / point d’assurage


La force qui agit sur le relais/point d’assurage se compose de :
force sur le relais/point d’assurage = force de choc + force de traction
La force ressentie par l’assureur est nettement plus faible que celle agissant sur le relais/point d’assurage. La force agit « deux fois » sur le relais/point d’assurage.

En conséquence, en escalade alpine il faudrait : 

  • choisir le cheminement de la corde de sorte à créer le moins de frottement possible (p. ex. par l’utilisation de longues sangles) ;
  • assurer le premier de cordée au corps. Il est indispensable que le grimpeur doit maîtriser les manipulations à 100 %, ce qui devrait être normal en escalade alpine.
  • construire des relais suffisamment solides.

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