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Bien clarifié

Nadine Regel, mercredi, 14. juin 2023

Un hiver pauvre en précipitations, suivi d’un été chaud : même en montagne,
les sources abondantes ne sont plus une évidence. Le moment est
donc opportun de se pencher sur le thème du filtre à eau. L’expert Bächli
Tobias Waltenberger explique à quoi il faut faire attention lors du choix et
de l’utilisation d’un filtre à eau.

montagne l’année dernière pourrait se répéter : l’été pourrait être chaud dans les Alpes et, en raison d’un hiver peu enneigé, également très sec. En 2022 déjà, certaines cabanes du CAS ont risqué de devoir fermer prématurément en raison du manque d’eau. En randonnée également, cela fait longtemps que nous ne pouvons plus compter sur l’eau de source fraîche qui jaillit joyeusement de la roche. Ces changements impactent notre routine : si l’on en croit Tobias Waltenberger, un filtre à eau fait désormais partie de l’équipement de base en randonnée et en trekking. Pour le chef du département hardware du magasin Bächli de Bâle, « il n’y a pratiquement aucune raison de ne pas emporter son filtre à eau ». Lors de simples randonnées d’une journée, il suffit en général d’emporter suffisamment de liquide. Selon la durée, l’intensité et la météo, il faut compter entre un litre et demi et trois litres par personne. Les pères et mères de famille apprécient toutefois de ne pas devoir porter de l’eau pour toute la famille, même pour une randonnée d’une journée, déclare Waltenberger. Lorsqu’il se déplace avec sa femme et ses deux enfants, ils arrivent vite à huit litres au total. Un filtre à eau allège donc considérablement les bagages, car le modèle le plus lourd ne pèse que l’équivalent d’un demilitre d’eau. « Un filtre à eau vaut vraiment la peine », soulignetil. Et les personnes qui partent pour une longue randonnée de cabane en cabane dans les Alpes ou pour un trekking dans des régions inexplorées devraient de toute manière emporter un filtre.


Danger microscopique

Le meilleur filtre ne sert à rien s’il n’y a pas d’eau. Une bonne planification de randonnée permet de déterminer à l’avance, à l’aide d’une carte ou d’un guide de randonnée, où se trouvent les sources et les cours d’eau possibles. En cas de doute, un appel au gérant d’une cabane ou à l’office du tourisme local permet de se renseigner sur l’état des lacs et des ruisseaux. Les cours d’eau sont préférables aux eaux stagnantes, et plus on se trouve en amont d’un cours d’eau, moins il y a de chances qu’un cadavre d’animal contamine l’eau en aval. Car même si l’eau semble propre, il convient de rester prudent. Les impuretés qui peuvent vraiment nous mettre en danger ne sont visibles qu’au microscope. L’eau peut être contaminée par des bactéries, des virus, des champignons, des protozoaires (parasites). À cela s’ajoutent des particules en suspension peu appétissantes provenant de résidus, tels que la terre, la poussière, les restes de plantes, les excréments et les algues. Pour lutter contre ce type de pollution, les fabricants ont mis sur le marché des produits fiables. Les marques Katadyn et MSR, qui font également partie de l’assortiment Bächli, sont leaders dans ce domaine. Les filtres à eau mécaniques, dans lesquels l’eau passe à travers des chambres filtrantes pour être purifiée, sont très appréciés. Cela fonctionne soit par gravitation, soit par pression manuelle (bouteille Squeeze), soit au moyen d’une pompe à levier manuelle intégrée. En principe, plus les pores du matériau filtrant sont petits, meilleur est le résultat du filtrage. En revanche, pour une pression constante, le débit diminue. Mais peuton vraiment filtrer de l’eau potable partout, dans n’importe quelle mare ? « Sous nos latitudes, oui, car les filtres filtrent de manière fiable les particules en suspension et les bactéries », affirme l’expert Bächli. Un filtre d’une perméabilité de 0,1 à 0,3 micron est normal et amplement suffisant pour les randonnées alpines. Cependant, si l’on voyage par exemple dans des régions tropicales, il faut veiller à ce que le filtre détecte aussi les virus. Le Guardian de MSR, également disponible chez Bächli, convient par exemple à cet usage. Il possède une perméabilité très faible de 0,02 micron et « élimine tout, même les virus », explique Waltenberger.


Quel matériau filtrant ?

Les personnes qui s’intéressent aux filtres à eau mécaniques se retrouvent rapidement confrontées au choix du matériau filtrant. Les filtres à fibres creuses, les filtres en fibre de verre et les filtres en céramique sont les plus courants ; certains modèles combinent aussi différents filtres. Dans le domaine du trekking, on y ajoute souvent un filtre à charbon actif qui aide à neutraliser le goût parfois moisi de l’eau. « Dans les eaux à écoulement rapide, on n’a généralement pas ce goût », précise Waltenberger. Les filtres à fibres creuses et en fibres de verre sont plus légers et moins sensibles aux chocs que les filtres en céramique – il est préférable de ne pas faire tomber un filtre à eau avec une unité en céramique. Les personnes qui voyagent plus longtemps et qui ne peuvent prélever que des eaux stagnantes ont plutôt intérêt à opter pour un filtre en céramique : ceuxci s’encrassent moins vite dans une eau riche en particules, sont plus faciles à nettoyer et ont une capacité de filtration nettement plus longue. À titre de comparaison, Katadyn indique une capacité de en céramique Pocket, contre 1000 litres pour le filtre en fibres de verre Hiker Pro. Les filtres en céramique et les filtres en fibres sont en général tous deux interchangeables ; il est également possible de rajouter du charbon actif ou de le remplacer. Dans de tels cas, un tuyau de prélèvement avec préfiltre et flotteur peut aussi être très pratique : ainsi, seule l’eau non boueuse est prélevée à la surface. Pour le récipient de collecte, certains filtres disposent d’un filetage destiné à recevoir des bouteilles standards à col large.


Tout simple : avec BeFree, on boit directement à travers la tête de filtre intégrée. Des fibres creuses ultrafines filtrent l’eau pendant qu’elle passe dans l’embout.


Modèles avec pompe manuelle

Les modèles dotés d’une pompe manuelle génèrent davantage de pression et peuvent donc filtrer l’eau à travers des pores plus fins. Le léger (1) Hiker Pro (233 g) de Katadyn possède une pompe à levier et combine un filtre à fibres creuses avec des granulés de charbon actif. « Son équipement est simple et il est relativement bon marché (109 CHF) », indique Waltenberger. En outre, il est suffisant pour les vacances annuelles dans les Alpes ou un trekking en Scandinavie. Le Vario dispose d’un filtre en fibres de verre et d’un filtre à charbon actif. Avec ses 425 grammes, il est à peine deux fois plus lourd que le Hiker Pro, mais il peut exercer une pression plus importante grâce à son levier manuel. De plus, il est possible d’installer un disque en céramique (interchangeable) en amont, ce qui est recommandé en cas d’eau polluée. Les modèles Katadyn Pocket (550 g) et Combi (580 g) misent entièrement sur les filtres en céramique, le Combi étant également équipé d’une unité de charbon actif. Ils sont extrêmement endurants et durables – Katadyn offre une garantie de 20 ans sur le Pocket – et constituent donc des alliés de choix pour les longues expéditions dans la nature.


Modèles à squeezer

Waltenberger recommande aux personnes seules le (2) BeFree de Katadyn, une gourde ultralégère et compacte avec un filtre à fibres creuses intégré dans l’embout. La softflask peut être facilement remplie en route, et l’eau est filtrée directement lorsqu’on boit. Pour un volume de 600 millilitres, le système complet ne pèse que 59 grammes. Selon la qualité de l’eau, le filtre nettoie environ 1000 litres. Le microfiltre 3 Trailshot de MSR (150 grammes), que l’on utilise avec une petite pompe de compression, constitue une alternative tout aussi légère. Le BeFree Gravity de Katadyn (284 g) est entièrement basé sur la gravité. Pour filtrer, on remplit le sac à eau de dix litres et on le suspend au-dessus d’un récipient collecteur (par exemple un seau pliable) – une bonne solution, surtout pour les grands groupes).


Cuisson ou chimie : alternatives de filtrage

Si l’on n’a pas de filtre à eau mais un réchaud, on peut aussi faire bouillir l’eau une fois. Cela permet au moins de tuer les champignons, les virus et les bactéries. Les métaux lourds et les sels, tels que l’arsenic, le plomb et les nitrates, ne peuvent toutefois être éliminés que par de grands filtres locaux. En outre, il reste des particules en suspension. La chimie peut également constituer une alternative. Dans ce domaine, c’est principalement Micropur de Katadyn qui s’est fait un nom. Les gouttes ou les comprimés servent à conserver l’eau potable, ce qui est possible jusqu’à six mois avec Micropur. Micropur Forte sous forme de comprimés peut également être utilisé en cas d’exposition à des virus. On remplit une bouteille d’eau, on y verse quelques gouttes de Micropur Forte et on laisse agir deux heures – après quoi l’eau est potable. Avec Micropur Antichlorin de Katadyn, on neutralise le goût chloré de l’eau. « Bien sûr, les gouttes ne remplacent pas le filtre dans le traitement de l’eau », fait remarquer Waltenberger, car Micropur ne peut pas éliminer les particules de saleté et les grosses impuretés. 

Les filtres à gravité avec un grand volume constituent une solution pour les voyages, les expéditions et les grands groupes.

Quel que soit le système pour lequel on opte : avant de partir pour une grande excursion avec son nouveau filtre à eau, il est conseillé de lire attentivement le mode d’emploi. Concernant l’entretien du filtre, il faut veiller à le nettoyer régulièrement et à le laisser sécher correctement après utilisation, afin d’éviter la formation de moisissures. Les personnes qui partent pour une longue randonnée devraient emporter des pièces de rechange importantes afin de pouvoir résoudre rapidement les problèmes. Les bagues d’étanchéité, par exemple, sont un point faible. Lorsqu’elles deviennent trop sèches, il faut les graisser. Il est essentiel de réaliser un essai pour ne pas avoir de mauvaises surprises en route. L’expert Bächli se veut toutefois rassurant : « Il n’y a pas de risque de boire de l’eau non filtrée. » Si le filtre est mal assemblé, il ne fonctionne tout simplement pas. Tobias Waltenberger recommande toutefois vivement de se rendre dans un magasin Bächli pour obtenir des conseils. « Nous nous y connaissons et pouvons recommander le bon filtre à nos clientes et clients », assuret il, « et bien sûr, nous expliquons aussi comment le filtre fonctionne ».


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