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Bon plan: Le Mönch par le passage du Nollen

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Thomas Ebert, lundi, 26. mai 2025

Que reste-t-il d'une course où tout se déroule sans accroc ? Thomas Morand, CEO de Bächli, a gravi le Mönch par le passage du Nollen en compagnie de Jonas Schild.

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1) La cordée a été conduite par Jonas Schild, guide de montagne. 2) Pour son escapade au Mönch, Thomas Morand a exceptionnellement commencé son weekend un vendredi.

Eiger, Mönch, Jungfrau. Tout a été dit, écrit et même calculé à propos de cette carte de visite de la Suisse : « Le triptyque mathématique », titrait la Berner Zeitung il y a quelques années, lorsqu'il a été prouvé que la divine proportion du nombre d'or s’appliquait également à ce trio de sommets, connu dans le monde entier.

« Bien évidemment le panorama est particulièrement imposant », constate Thomas Morand, lequel connaît chaque recoin en Engadine mais dont la liste de courses à réaliser est encore longue dans l’Oberland bernois. « Entreprendre une ascension dans ce bastion est assez émouvant et nous rend humble. » La face nord de l’Eiger à gauche, la face nord déchiquetée de la Jungfrau à droite : ceux qui souhaitent atteindre la tête de la triade par son versant nord, par un itinéraire objectivement assez sûr, apprécieront cette voie centrale conduisant au Mönch par le passage du Nollen. Si le recul de la glace constaté ces dernières années a rendu le passage du Nollen moins difficile, il demeure un passage clé assez sérieux avec des pentes entre 65 et 70 degrés. La ligne est également convaincante sur le plan esthétique : depuis la Guggihütte, la voie est plus ou moins rectiligne jusqu'au sommet.

Hormis la traversée sous l'Eigergletscher, l’itinéraire par le passage du Nollen est pratiquement rectiligne. Photo : p i c t u r e a l l i a n c e / G ü n t e r G rä f e n h a i n.

Seuls au monde

Depuis longtemps déjà, Thomas Morand avait fait part à l'ancien collaborateur Bächli Jonas Schild, de son intention d’entreprendre avec lui une course mixte, sa discipline préférée. « Dans les faits, j’en suis réduit au week-end par la charge de travail », explique Morand. Mais lorsqu'une fenêtre de trois jours s'ouvre un vendredi de juillet, les deux hommes décident de concrétiser leurs plans. Pour Schild, c'est un match à domicile. Il a gravi le Mönch dès son adolescence et comme il y est passé des dizaines de fois, il connaît chaque cailloux au Nollen. Ils sortent du train à l’arrêt Eigergletscher, laissent la foule derrière eux. Là où l'infrastructure s'arrête, l’aventure commence : sur le chemin de cabane, les bouquetins sont les seuls compagnons restants. La Guggihütte n’est pas gardiennée. Morand et Schild y dégustent leur fondue avec vue sur la Jungfrau, dans un tête-à-tête silencieux, comme des êtres à part dans une région où les touristes affluent du monde entier.
 

Perchée à 2792 m, la Guggihütte, non gardée, est incontournable pour tous les aspirants au Nollen.

Brève nervosité au Nollen

Le lendemain, à quatre heures, Morand et Schild se présentent devant la porte de la cabane. Après le long hiver, les conditions dans la voie sont très bonnes : de la neige compacte recouvre encore une bonne partie de l’itinéraire. Il y a encore un peu d'humidité de la veille dans l'air, mais dès le Mönchsplateau, où l'on s'encorde, la cordée sort du brouillard. « Au-dessus de nous, il n'y a que rocher, neige et glace – rien d'autre. À partir de là, j'ai eu l'impression que nous étions seuls au monde », raconte Morand.

L'horaire est bien respecté et la recherche de l’itinéraire ne pose aucun problème. Plus la cordée progresse, plus le Nollen se redresse. Où trouver un passage à travers ce bastion ? Qu'est-ce qui est logique du point de vue de la sécurité ? Ici et là, de la glace vive apparaît sous le névé. « J'avais un peu les jambes qui tremblaient », raconte Morand. « Mais comme les conditions étaient bonnes, je me suis vite senti à l'aise. Je me sentais en sécurité et bien posé, c'est ce qui compte. Du coup deux ou trois degrés de plus ne changent plus grand chose ».

Am Mönchsplateau werdendie Steigeisen angelegt.

Morand assure Schild dans les passages les plus raides. Sur de longues sections, la cordée progresse corde tendue s’assurant avec des Tiblocs. Le choix du matériel de Morand est parfait : deux piolets Gully de Petzl, légers et pas trop agressifs. « Ce n’est pas une cascade de glace. » Au lever du soleil, les deux hommes s’octroient un peu de répit et se taillent un petit plateau dans la glace pour pouvoir poser toute la surface des pieds pendant quelques minutes et soulager leurs mollets. Le Nollen est déjà franchi, « sans vraiment se rendre compte qu’il s’agissait du passage clé », explique Morand. Morand et Schild surmontent le reste du flanc nord-ouest en ligne droite. Grâce au bon enneigement, ils n'ont pas besoin de se rabattre sur l'arête. À la corde courte, à petits pas de 20 cm, ils se dirigent vers le sommet sur les pointes avant des crampons. Une histoire d'endurance – « presque méditative si je n’étais pas autant essoufflé », rigole Morand.
 

Grâce à l'absence de glace, Schild et Morand ont pu parcourir une bonne partie de l'itinéraire à la corde courte.

Les derniers mètres du sommet se présentent sous la forme d'un petit triangle blanc qui masque le soleil et se retrouve ainsi encerclé de sa lumière – une image fantastique. À huit heures et demie du matin, après quatre heures et demie en route, une pincée de tabac à priser vient saluer cette course qui s'est déroulée sans aucun accroc. Déjà, les premiers alpinistes arrivent par la voie normale. Avec concentration, le pied encore sur le frein de l'euphorie, la cordée descend au Mönchsjoch par l'arête sud-est exposée. Peu après, la galerie du sphinx du chemin de fer de la Jungfrau marque la fin de leur passage dans le monde de haute montagne, immaculé et réduit à l’essentiel.
 

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Enfin une pause pour les mollets : au sommet du Mönch.
 

Du temps pour savourer

« Une course parfaitement réussie, d'une beauté spectaculaire », résume Morand, « émouvante, pas critique, tout était sous contrôle à tout moment ». La valeur d’une course où tout se passe bien et sans péripéties est-elle diminuée ? « Non, au contraire », assure Morand. « Je m’en souviendrai toute ma vie, c'est ça qui est beau ! »
  

Mönch (4107 m), par le passage du Nollen 

Caractère
Course objectivement assez sûre, les chutes de glace et de pierres sont rares. Le passage clé se trouve au Nollen et peut présenter une à deux longueurs de glace selon les conditions. La descente du Mönch par l’arête SO est souvent sous-estimée. Attention aux corniches. L’arête est exposée et comprend quelques passages d’escalades faciles, quelques barres d’assurages en place.

Difficulté
D-, 55-60 degrés, passages en II à la descente du Mönch

Dénivelé
1330 hm depuis la cabane Guggi CAS (2792 m)

Equipement recommandé
Équipement d’alpinisme, deux piolets, 6-7 broches à glace, matériel d’assurage selon la tactique choisie.

Accès
De l’arrêt Eigergletscher, commencer par descendre d’abord 200 m sur la marge proglaciaire du Eigergletscher que l’on traverse. Monter en serpentins (passages en I) en direction de la Guggihütte. Balisage blanc-bleu. T4, 2,5 à 3 h, 700 m. 24 lits, réservation sur le site web.

Descente
Par l’arête SO, voie normale du Mönch, jusqu’au Mönchsjoch (2 h) et rejoindre le la galerie du Sphynx du Jungfraujoch par la trace pistée (0,5 h).


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