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Protection totale

Hanna Bär, vendredi, 12. janvier 2024

Sur les pistes de ski, le casque s’est largement imposé. On le voit aussi de plus en plus souvent sur la tête des randonneurs à ski, et bien sûr aussi en combinaison avec des masques. Quelles sont les dernières nouveautés et à quoi faut-il faire attention lors de l'achat ?

Quel changement ! Il y a encore 20 ans, seuls 20 pour cent des skieurs et snowboardeurs portaient un casque sur les pistes de ski suisses. Aujourd'hui, selon le bureau de prévention des accidents, ce taux est supérieur à 90 pour cent. Il n'existe certes pas de chiffres comparables pour le ski de randonnée, mais le port du casque a certainement sensiblement augmenté ces dernières années. 

D'emblée, il faut savoir qu'il n'existe pas de casque idéal pour les deux disciplines. « Les casques de ski alpin sont, dans une certaine mesure, utilisables en randonnée. Il existe cependant de grandes différences en termes de poids, d'aération, de certification et d'encombrement », explique Päivi Litmanen, cheffe de produits et experte chez Bächli. Car contrairement au ski alpin, le casque de rando doit aussi être transporté à la force des mollets à la montée – d’où l’importance de son poids. Dans l'assortiment Bächli, on trouve donc des casques dans une fourchette de poids assez large, allant du casque de ski de randonnée DNA de Dynafit, qui pèse 300 grammes, au casque de ski « classique » Igniteur 2VI MIPS de Sweet Protection, qui pèse 620 grammes. 

1 Strap : le bandeau des lunettes est en matériau élastique et sa longueur peut être adaptée à la circonférence de la tête et du casque. Des points de fixation à l'arrière de la tête du casque l'empêchent de glisser.

2 Casque : Outre l'aération et le confort, l'ajustement est également décisif pour les casques de ski. Pour savoir si le casque est adapté à sa propre tête, le mieux est de l'essayer sur place dans une filiale. 

3 Earpads : ils protègent les oreilles en cas de chute et les réchauffent lorsqu'il fait froid. Si les coussinets sont amovibles, le casque s'adapte facilement aux températures chaudes du printemps.

4 Lunettes : elles protègent les yeux du soleil, de la neige et du vent. Pour une vision optimale, il est essentiel de choisir les bons verres. Si les lunettes sont portées avec un casque, les deux doivent être compatibles.


Conception : une protection efficace 

Les casques actuels sont conçus soit avec une coque rigide, soit selon la technologie « In-Mold ». Les premiers possèdent une coque extérieure rigide en plastique, souvent en ABS ou en polycarbonate, tandis qu'une couche intérieure séparée de la première assure l'absorption de l'énergie de choc. Dans le cas des casques In-Mold, la couche extérieure est généralement un peu plus fine et directement liée à une coque intérieure en mousse dure (polystyrène expansé ou EPS). À l'impact, la coque intérieure se déforme et absorbe les forces générées. 

Les casques dits hybrides constituent une troisième catégorie. Ils combinent les deux types de construction, bénéficiant à la fois de la solidité et des possibilités d'aération d’une coque rigide et du faible poids d’une construction In-Mold. « Souvent, la partie supérieure des casques hybrides est constituée d'une coque rigide tandis que les côtés s’inspirent des constructions In-Mold », explique Litmanen. Quelle que soit la manière dont ils sont conçus, tous les casques doivent répondre à la norme de sécurité EN 1077. 

L'une des nouveautés de ces dernières années dans le domaine des casques est ce que l'on appelle le MIPS – signifiant Multi-Directional Impact Protection System. En cas de chute, les forces de choc et d’impact exercées sur la tête ne sont pas uniquement linéaires mais aussi rotatives. Afin de contrer ces forces rotatives, une couche intermédiaire est intégrée dans les casques MIPS. Elle fonctionne comme un palier lisse et permet à la coque du casque de glisser de 10 à 15 millimètres dans toutes les directions, même sous charge maximale. « Cela permet de réduire les forces qui font pivoter la tête », explique Litmanen. La technologie MIPS ne pèse que 25 à 45 grammes. 

Un casque bien adapté 

La taille d’un casque est déterminée à partir du tour de tête en centimètres. On peut facilement le déterminer soi-même à l'aide d'un mètre-ruban et d'un miroir – la mesure se fait environ 2,5 centimètres au-dessus des sourcils. La grande majorité des modèles sont disponibles en plusieurs tailles. C'est une bonne chose, car l'ajustement d'un casque est presque aussi individuel que celui d'une chaussure de randonnée. « Le casque doit être suffisamment serré pour ne pas bouger – mais il ne doit faire mal nulle part », explique Litmanen. 

Certains fabricants incluent dans leurs casques des tampons et des coussinets adhésifs pour améliorer le confort et l’assise du casque. Pour le réglage fin et la stabilisation du casque, la molette à l'arrière de la tête s'est imposée chez presque tous les fabricants. Malgré tout, le choix du bon modèle est décisif. « Tous les casques ne conviennent pas à toutes les têtes », constate Litmanen. Elle recommande donc de les essayer dans l’un des magasins Bächli. 

Casque : Tenet Mips - Giro

Il existe également des différences au niveau de l'équipement : des rembourrages amovibles sont pratiques pour pouvoir les laver ou les retirer lorsqu'il fait chaud. Pour qui porte son casque aussi à la montée – ce qui peut s'avérer tout à fait judicieux notamment sur des itinéraires exposés aux chutes de pierres ou de glace – une bonne aération est bien agréable. Sur certains modèles, les fentes d'aération peuvent être fermées au moyen de curseurs, ce qui améliore l’isolation par temps froid. 

Une fermeture magnétique de la jugulaire peut également éviter quelques jurons : « par rapport à une boucle standard, une fermeture magnétique présente l'avantage de se fermer plus facilement, ce qui est bienvenu lorsqu’on porte de gros gants », conclut Litmanen. Les personnes qui apprécient les fonctionnalités spéciales trouvent aujourd'hui leur bonheur : des supports pour caméra, des coussinets aux formes spéciales pour les oreilles permettant l'utilisation d’écouteurs sans fil ou même des systèmes de communication entièrement intégrés avec écouteurs, micro et couplage au smartphone ne sont plus de la musique d'avenir. 

Certification multiple pour la haute montagne 

« En randonnée à ski la totalité de l’équipement doit être transporté à la force des mollets. Le poids du casque joue donc un rôle important », constate Litmanen. Sa compacité sera aussi un avantage lorsqu’il faut le ranger dans le sac à dos. Les filets pour casque permettent de fixer la protection crânienne à l’extérieur du sac à dos et ont fait leurs preuves. Pour des raisons d’économie de poids, les casques de ski de rando spécifiques ne sont souvent pas dotés d’un rembourrage très épais. On choisira donc sa forme plutôt de sorte qu’il soit possible de le porter par-dessus un bandeau ou un bonnet fin. 

Tandis que les casques de ski alpin sont trop lourds pour la plupart des adeptes des sports de montagne, l’utilisation d’un casque spécifique pour la rando fait déjà plus sens. Si l’on souhaite utiliser le casque également pour l’alpinisme, il est judicieux d’acheter un casque binormé. Ce dernier satisfait la norme de sécurité pour les casques de ski alpin, mais aussi la norme EN 12492 pour l’alpinisme. « Ceux qui démarrent la course à l’aurore, avant le lever du soleil, sont tributaires d’une lampe frontale », explique Litmanen. Cette éventualité doit être prise en compte. 

Les casques multinormes, tels que par exemple le modèle Couloir Mountain de Scott ou le 3Tech Alpi Honeycomb de Movement, sont normalement équipés de fixations spéciales afin que la lampe frontale ne glisse pas sur le casque. Certains casques ont même encore la certification EN 1078 en tant que casque de vélo et disposent d’une visière bien utile en VTT (p. ex. « TLT » de Dynafit). Tous les voeux sont donc comblés par exemple au printemps à l’occasion d’une rando avec approche à vélo. 


Une vision juste 

Si l’on porte un casque de ski, on porte en général aussi un masque – car sans protéger les yeux, les descentes sont un calvaire même à faible vitesse. À cause de la multitude des modèles de casques et de masques, tous les produits ne sont pas compatibles entre eux. C’est même parfois le cas alors qu’ils proviennent du même fabricant. « Le masque ne doit être ni trop large, ni trop haut pour le casque. Ce dernier ne doit pas écraser le masque sur le nez ou, vice-versa, le masque ne doit pas faire glisser le casque vers la nuque », révèle Päivi Litmanen. Dans le cas idéal, il faudrait emporter son propre casque ou son propre masque au magasin lorsqu’on souhaite acheter un nouvel équipement. 

De plus, le masque doit bien sûr être adapté au visage – des tailles enfants aux variantes particulièrement étroites ou larges, le choix est vaste. Pour les porteurs de lunettes il existe des modèles OTG (over the glasses) spéciaux qui ont un plus grand écart avec l’écran et peuvent ainsi être portés par-dessus des lunettes de vue. Un modèle bien adapté couvre entièrement les yeux et ne presse nulle part, même pas sur le nez. 

Contre la formation de buée et le « vol à l'aveugle », autrefois si redouté, les fabricants ont développé des innovations telles que des revêtements antibuée ou des rembourrages en mousse particulièrement perméables à l'air. La courbure du verre joue aussi un rôle dans la formation de buée : les verres sphériques, c’est-à-dire convexes dans l’axe horizontal et vertical, offrent un plus grand espace intérieur, ce qui permet une meilleure circulation de l’air. Une meilleure vue panoramique est un autre avantage de ces verres. Les verres cylindriques, qui ne sont courbés que dans le sens horizontal, sont en revanche souvent moins onéreux. 

Lunette : Cyrius Reactiv 1-3 High Contrast - Julbo

La perméabilité à la lumière est un critère important pour l’achat d’un masque de ski. Le degré de transmission lumineuse, ou valeur VLT, indique combien de lumière un verre laisse passer. Tout comme pour les lunettes de soleil, les masque de ski n’indiquent pas la valeur précise, mais une gradation en cinq catégories de 0 à 4. Dans la catégorie 0 on trouve des lunettes/masques avec un verre transparent, par exemple pour les randos nocturnes. Les verres des catégories 1 et 2 sont recommandées pour une météo mauvaise à changeante, la catégorie 3 est adaptée à un ciel ensoleillé. Les verres de la catégorie 4, sont utilisés pour les conditions très lumineuses comme sur un glacier. 

Deux options s'offrent maintenant à celui qui veut couvrir différentes conditions lumineuses avec un seul masque : soit on choisit un modèle avec des verres interchangeables, soit on opte pour un verre photochromique. Ces derniers comprennent des molécules sensibles à la lumière et réagissent ainsi à différentes conditions lumineuses. En cas de temps ensoleillé, ces verres s’assombrissent et deviennent plus opaques. Lorsque la luminosité est faible, ils deviennent plus transparents. Les verres les plus courants couvrent les catégories 1 à 3 ou 2 à 4. 

La couleur du verre n’a d’ailleurs rien à voir avec la perméabilité à la lumière. « Certaines teintes peuvent par exemple améliorer les contrastes en cas de mauvaise visibilité. Cela n’a cependant rien à voir avec l’aspect extérieur du verre », souligne Litmanen. Les verres polarisants réduisent les réflexions et reflets gênants, comme sur la glace ou sur l’eau. Ils accentuent aussi quelque peu le contraste, permettant ainsi une meilleure lecture du terrain. Tous les masques vendus chez Bächli protègent bien sûr contre le rayonnement UV. 

Tout comme le casque, le masque n’est pas porté du début à la fin d’une randonnée à ski. Lorsque les conditions ne sont pas exécrables, les lunettes de soleil sont un meilleur choix pour la montée. « En transportant le masque, il faudrait toujours protéger le verre, par exemple avec une housse en microfibre », conseille Litmanen. Pour nettoyer le masque, le mieux est d’utiliser un tissu en microfibre avec de l’eau ou une lingette humide spécifique. Si le verre est déjà fortement rayé ou si le revêtement antibuée a perdu de son efficacité, il convient de réfléchir à un nouvel achat. Les fabricants recommandent d'ailleurs une durée d'utilisation maximale d'environ cinq ans pour les casques – mais après une chute, ils devraient être remplacés sans attendre.

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