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Une question de semelle

Fabian Reichle, mercredi, 01. juin 2022

Des chaussures de montagne semi-cramponnables pour une sortie dans les Préalpes ou des chaussures basses pour un trek alpin de plusieurs jours. Exagéré ? Insuffisant ? Voir même faux ? Même s’il existe des définitions assez claires pour les chaussures de montagne, ces questions ne sont pas toujours faciles à élucider. Nous tentons d’y répondre.

En montagne, la coutume est de porter des chaussures de randonnée. C’est une règle empirique non écrite depuis des années, voir des décennies, lorsqu’il s’agit de partir à la conquête d’un sommet. Mais cette généralisation grossière n’est ni justifiée d’un point de vue sportif, ni du point de vue de la technologie qui se cache dans les chaussures. Que signifie « aller en montagne » et qu’est-ce que précisément « une chaussure de randonnée » ? Pour le novice en matière de sports de montagne, le chemin de randonnée dans les Préalpes est déjà un défi, pour d’autres c’est l’Annapurna qui sera le défi.


La pensée tiroir

Choisir le bon équipement de montagne est surtout déterminé par sa propre expérience et sa condition physique. Et c’est d’autant plus vrai pour les chaussures. Pour répondre à la question de la définition d’une chaussure de randonnée, il existe effectivement une définition claire. Les chaussures de montagne sont réparties dans différentes catégories. Dans les années 80 auprès du fabricant de tradition Meindl, les développeurs ont cherché à classifier leurs modèles de chaussures. Les catégories A à D ont vu les jour. Avec le temps elles ont donné lieu à des sous-catégories.

Catégorie A : chaussures de loisirs, de randonnée, de speed-hiking, pour l’accès aux voies d’escalade
Utilisation : loisirs, quotidien, voyages
Exigences : bons sentiers, parcs, quotidien

Catégorie A/B : Chaussures de randonnée (hautes)
Utilisation : randonnées faciles, Préalpes
Exigences : bons et moins bons sentiers

Catégorie B : chaussures de trekking
Utilisation : randonnées exigeantes
Exigences : entre autres, mauvais chemins

Catégorie B/C : chaussures de trekking lourdes
Utilisation : randonnées exigeantes, semi-cramponnables
Exigences : entre autres, mauvais chemins, terrain rocheux, pierriers, via ferrata

Catégorie C : chaussures de montagne
Utilisation : sorties en haute altitude, semi-cramponnables
Exigences : glacier, terrain exempt de sentiers, pierriers, via ferrata

Catégorie D : chaussures d’alpinisme, chaussures d’expédition
Utilisation : cramponnables
Exigences : glacier, terrain exempt de sentiers, courses dans la glace, cascade de glace

La plupart des amoureuses et amoureux de la montagne seront bien servis par des chaussures des catégories B et C. Mais l’expérience entre également en jeu. Les personnes à l’aise dans un terrain alpin, s’en sortiront tout à fait bien sur un sentier rocheux avec une chaussure basse (catégorie A) prévue pour l’accès au site d’escalade. Il en est de même pour les chaussures de trail running. En revanche, ceux qui ne sentent pas en sécurité opteront pour une chaussure de catégorie B même pour un tour de lac tranquille.




Définition de la sécurité

Le sentiment de sécurité apporté par les chaussures est ce qui importe en fin de compte. Sécurité en sports de montagne ne rime pas forcément avec une chaussure montante typique pour une chaussure de randonnée – ne tombons pas dans la généralisation mentionnée au début. Pour certains, la sécurité va de pair avec une précision accrue des pas ou avec l’espoir de prévenir la fatigue. Les deux plaident en faveur d’une chaussure légère.

À quoi faut-il faire attention ? Si les limites sont si floues et qu’il n’y a apparemment que le bon sentiment qui compte, peut-on du coup aussi porter des mocassins, des sandales et des chaussures à talon pour monter à un sommet ? Ce n’est pas si simple que cela. « À chacun son métier et les vaches seront bien gardées. »

La chaussure de montagne est – comme l’indique son nom de manière évidente – faite pour la montagne. Le point crucial est la semelle. Elle constitue le cœur de chaque chaussure et lui assure une bonne accroche sur un sol rocheux. Celles et ceux qui souhaitent en savoir davantage sur la science des mélanges de gomme sont priés d’aller consulter notre blog. En résumé : les mocassins pour la ville et les sandales pour la plage n’ont définitivement pas des semelles suffisamment techniques. Porter de telles chaussures représente un réel danger en montagne.


Légères et hautes

Les chaussures de montagne ne sont pas épargnées par les tendances. Et heureusement ! Sinon nous serions probablement encore en train de nous trainer sur les glaciers avec des chaussures à clous. Les matériaux synthétiques hautement technologiques d’aujourd’hui permettent des performances qui auraient été impensables il n'y a pas si longtemps. La tendance naissante est l’apparition de modèles ultralégers mais adaptés aux terrains les plus rudes.

Les nouvelles disciplines comme le speed hiking ont favorisé ce type de chaussures. L'idée est qu’on les sente à peine, mais qu’elles soient conçues pour une progression particulièrement rapide tout en étant au minimum semi-cramponnables. L'Aequilibrium de La Sportiva ou la Taiss de Mammut en sont des exemples. D'apparence presque futuriste, elles sont avant tout conçues pour la performance. Cela signifie que leur usure est rapide – tout miser sur la performance a un prix. On le voit encore, tout est question de compromis. L’évolution est perceptible, mais la chaussure idéale et universelle pour tous les sports de montagne n’a pas encore vu le jour.




Laçage

Un point en général commun à toutes les chaussures de montagne est d’être équipées d’un système de laçage sophistiqué. Toute personne qui avale du dénivelé positif finit tôt ou tard par devoir redescendre. Le déroulement du pied s’inverse : on ne pose généralement plus les orteils en premier, mais le talon. Ajuster le laçage permet serrer différemment l’avant du pied et la tige. La plupart du temps les chaussures de montagne sont également équipées d’œillets pour affiner le réglage. Ils permettent de quasiment bloquer les lacets. Il existe de nombreux systèmes de laçage permettant même parfois de serrer très étroitement l’avant du pied afin de pouvoir grimper plus efficacement, tout en gardant une bonne mobilité de la cheville. Pour pratiquement chaque utilisation et chaque exigence, il existe une offre adaptée.

Le monde des chaussures de montagne n’est pas simple. Les concepts de vrai ou de faux s’estompent, et deviennent tout au plus « adapté » ou « pas adapté ». Si vous souhaitez trouver le compagnon idéal pour vos pieds, passez dans un de nos magasins et laissez-vous conseiller par nos professionnels.

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