Accès : en train jusqu’à Loèche et en car postal jusqu’à Loèche-les-Bains (www.cff.ch).
Informations : Leukerbad Tourismus, tél. 027 472 71 71, www.leukerbad.ch.
Point de départ : Loèche-les-Bains, 1400 m. Places de parc à la station inférieure du téléphérique de la Gemmi, payant, horaire : www.gemmi.ch
Indication : le téléphérique de la Gemmi circule de 8 à 18h à la haute saison. Si vous le manquez, vous aurez une bonne occasion de découvrir le sentier historique du col, qui serpente audacieusement à travers les éboulements. Loèche-les-Bains – Gemmi 2 h
Hébergement : Gemmi Lodge 2350, hôtel panoramique avec espace bien-être aménagé avec beaucoup de goût, directement à l’arrivée du téléphérique, le trajet en téléphérique est gratuit pour les clients de l’hôtel, tél. 027 470 12 01, gemmi.ch.
Carte : Carte nationale suisse 1:50 000, feuille 263T Wildstrubel ou 1:25 000, feuille 1267 Gemmi.
Littérature : Klettersteige Schweiz, Iris Kürschner, Bergverlag Rother 2025.
Via ferrata du Daubenhorn, 2942 m
Via ferrata alpine avec ambiance des Dolomites
Temps de parcours : Gemmipass – Untere Schmitte 20 min. ; petite via ferrata jusqu’à Obere Freiheit 2h½ (descente à Loèche-les-Bains 1h½) ; grande via ferrata du Daubenhorn 4h ; Daubenhorn – Daubenhorngletscher – Lämmerenboden – Gemmipass – arrivée du téléphérique de la Gemmi 1h½ ; en tout, env. 8h.
Exigences : K4-5 petite via ferrata, K5-6 grande via ferrata, la difficulté principale est le côté expo et la longueur de l’itinéraire. Échappatoire possible au Obere Freiheit. Variante : « Via Konst », une variante difficile et très aérienne dans la partie supérieure de la paroi.
Important : commencer tôt le matin et seulement lorsque la météo est très sûre. Ne pas y aller trop tôt dans la saison (beaucoup d’eau de fonte dans la grande gorge). Ceux qui rencontrent des difficultés dans la « Petite via ferrata », peut s’échapper de l’Obere Gemsfreiheit à Loèche-les-Bains en passant par Mieläs. Risque important de chutes de pierres dans les gorges au-dessus de la Gemsfreiheit. Bâtons télescopiques agréables pour la descente (névé). Pour toutes les informations importantes et pour savoir si la via ferrata est ouverte, consultez le site viaferrata-leukerbad.ch.
Dénivelé : Petite via ferrata : 340 m. Grande via ferrata : 920 m.

Il fait bon séjourner à Loèche-les-Bains. On barbote dans l'eau bien chaude des diverses piscines en plein air, on se laisse masser par des buses sous-marines et on apprécie la splendeur de parois hautes comme le ciel. L'immense paroi sud-est du Daubenhorn, par exemple : rien que l'idée d'une ligne qui la traverse est le nec plus ultra pour les ferratistes. On vient peut-être de la parcourir ou on l'attend avec impatience. La via ferrata la plus longue, la plus difficile, voire la plus belle de Suisse, demande du courage et une excellente condition physique.
Suspense avec « s » comme spa
La paroi plonge lentement dans l'ombre de la fin d'après-midi. Le Weisshorn, le Zinalrothorn, le Cervin et la Dent Blanche nous saluent de l'autre côté de la vallée du Rhône. Nous caressons des yeux les parois abruptes du Daubenhorn tout en transpirant. Mais de manière agréable, dans un sauna suspendu directement au-dessus de l'abîme et qui nous permet de nous asseoir en plein milieu du panorama grâce à l'immense baie vitrée. Une heure plus tôt, nous étions encore en train de faire de la gymnastique juste en dessous du spa. L'adrénaline était au rendez-vous, car la via ferrata de la Gemmi requiert beaucoup d'habileté et des nerfs solides. Idéale pour se préparer à sa grande sœur, la via ferrata du Daubenhorn. Alors que cette dernière se concentre sur la verticalité, celle conduisant à la station supérieure du téléphérique de la Gemmi est en traversée. Elles sont toutes deux très aériennes. Sur fond de musique douce et parfum de citron, nos pensées glissent à nouveau vers cet univers de roche.

Nous nous remémorons le pont de singe de 65 mètres de long, une entrée en matière pouvant être délicate en cas de rafales de vent. Au-delà, sur la paroi compacte, le répit est de courte durée. Une série de rondins en bois se balançant librement constitue un défi tout à fait inhabituel. Comme par hasard, ce passage porte le nom d’un personnage de bande dessinée américaine : Woody Pecker, un pic qui adore marteler le bois. Chez nous, c'est surtout le cœur qui tape, car dès qu’un pied se pose sur un rondin, ce dernier bascule et il faut se dépêcher de poser le pied suivant. Le trapèze accroché sous un surplomb est encore plus instable ; tout balance avec beaucoup de gaz sous les pieds. Une fois que l'on s'est glissé derrière le trapèze, on peut à nouveau grimper un peu. Cela fait du bien, mais c'est beaucoup trop court, car on se trouve déjà devant le « Stairway to heaven » – au sens propre du terme. Peut-on, suspendu dans les airs, profiter de la vue sur les sommets de plus de 4000 mètres et sur Loèche-les-Bains ? Ou faut-il concentrer toute son attention sur l’échelon suivant ? L'échelle torsadée à 540° permet de changer constamment de panorama, tout en étant admiré par les badauds sur la plateforme située juste au-dessus.
Ceux qui n'aiment pas être observés ignoreront cette sortie intermédiaire et s’engageront dans la suite de l'itinéraire, qui permet plus de contact avec le rocher et qui se trouve à l’abri des regards. À la sortie, il n'est pas rare de croiser des photographes et des ornithologues, armés d'appareils photo, de jumelles ou de longues-vues. La Gemmi est considérée comme le meilleur endroit de toute la Suisse pour observer le gypaète barbu. Tous les mercredis après-midi, des experts du parc naturel Pfyn-Finges – qui s'étend d'ici jusqu'au Weisshorn – informent sur les plus grands oiseaux de l'espace alpin, dont l'envergure atteint presque trois mètres. Depuis 2007, quelques gypaètes barbus nichent à nouveau dans la région de la Gemmi. Ils aiment les parois rocheuses abruptes, où ils trouvent les thermiques nécessaires à leurs vols. Il y a de bonnes chances de les apercevoir depuis via ferrata du Daubenhorn, prévue pour le lendemain.
Parmi les gypaètes
Un couple de gypaètes barbus, dont le nid se trouve sur le côté gauche de la via ferrata, a eu des petits, nous raconte Richard Werlen le lendemain matin. Le sympathique guide de montagne se présente sous le nom de Ricci. Nous le rencontrons sur le chemin d’accès et fixons, en nous dévissant le cou, la paroi qui s'étend à l'infini vers le ciel. Nous ne sommes pas très rassurés. Il est difficile d'imaginer de franchir cette paroi en ligne directe. Plus de 2000 mètres de câbles, douze échelles et un pont de singe de 30 mètres ont été installés et suspendus dans la roche à l'aide d'un lourd perforateur pour permettre l’inauguration de la via ferrata en 1998, se souvient Ricci. Il faisait partie du groupe de courageux qui a travaillé bénévolement sur la plus longue ferrata de Suisse. A l'origine, ce sont les frères et guides de montagne Andreas et Bruno Köppel, cristalliers passionnés, qui ont eu l'intuition d'un itinéraire génial dans la face sud-est du Daubenhorn. Lors de l’équipement de la via ferrata, ils ont trouvé une grotte qui se prêtait à l'escalade. Elle est devenue l'un des passages les plus passionnants de la course. En hiver, des avalanches s'y précipitent et remplissent de neige la gigantesque voûte. C'est une des raisons pour lesquelles la via ferrata ne peut souvent pas être ouverte avant juillet. Ricci raconte recevoir régulièrement des plaintes : lorsque les températures sont caniculaires dans la plaine du Rhône, il peut effectivement être difficile de s'imaginer que la neige barre encore le passage en altitude.

Nous avons décidé de partir tôt et Loèche-les-Bains est encore dans l'ombre sous nos pieds. Toutefois, une lumière éclatante baigne déjà les sommets de 4000 mètres visibles à l'horizon. Si l'on tremble déjà au « nez » – nom que donnent les locaux à la tour rocheuse peu après le départ – il vaut mieux faire demi-tour, estime Ricci. En tant que sauveteur en montagne, cet homme de 48 ans en voit de toutes les couleurs. Pas plus tard que hier, ils ont dû secourir une étudiante dans le premier tiers, appelé « petite via ferrata », parce qu'elle s'était complètement surestimée et était mal informée. Les accidents sont très rares sur cet itinéraire, mais il y a souvent des problèmes dus à mauvaise évaluation de ses capacités. La via ferrata est longue et presque toujours verticale. Les échelles sont également très éprouvantes pour les bras, et une fois au sommet, il faut encore compter avec deux heures de descente.
Des grottes qui crépitent
Avec des vues plongeantes saisissantes, nous nous frayons un chemin vers les hauteurs par des vires et replats étroits. Ricci est un fin psychologue : il attire notre attention sur un passage en dévers qu’il dit redouter. Une fois engagés, cet obstacle passe finalement assez bien et on se surprend à aborder la suite avec une confiance redoublée. Nous nous retrouvons bientôt sous une succession d'échelles dont on ne voit pas le bout. Au total, les barreaux nous font gagner 76 mètres de dénivelé. Et pour ne pas oublier où l'on se trouve, on passe à côté d’une grande croix suisse. La pause à l'Obere Gemsfreiheit fait du bien. Ce petit plateau de prairie s’avère être une fantastique plateforme panoramique avec vue sur la vallée du Rhône et les sommets valaisans. À cet endroit se trouve aussi la seule échappatoire, mais elle n'est pas non plus sans risque, car le sentier descend à pic sur 1310 mètres de dénivelé et exige donc des genoux solides.
Notre itinéraire se poursuit à la verticale, dans un style alpin qui laisse de la place pour un peu d'escalade. Là où il y a de la roche adhérente, les arceaux en fer ont été placés avec parcimonie, contrairement à de nombreuses via ferrata sportives, où l'on ne se déplace qu'avec des prises artificielles. La popularité de la via ferrata du Daubenhorn est la preuve que ce genre de via ferrata est plus apprécié, explique Ricci, qui voit l'avenir de ce sport dans les via ferrata classiques. En effet, en cette belle journée d’été, l'itinéraire est animé. Des casques multicolores dansent dans la falaise, la plupart d'entre eux gonflés à bloc et les visages heureux. Ce n'est que dans la grotte que l'ambiance change. Il y a presque des crépitements, tant l'air est chargé d'énergie, tant les nerfs sont sous tension.

La fente, étroite au départ, s’élargit pour devenir un puits de près de cent mètres de haut. L’ambiance est humide et brumeuse avec des bruits d’eau. Deux variantes sont proposées : glissante et humide, la voie la plus facile traverse une cascade tandis que la variante plus difficile et spectaculaire contourne la cascade par deux rangées d’étriers déversants et deux mini-ponts suspendus branlants. Des rayons lumineux se concentrent à travers un grand trou par lequel on quitte la grotte au moyen d’échelles. On respire un grand coup. Plus que quelques ressauts rocheux exposés et on atteint l’antécime et le livre du sommet, dans lequel on peut fièrement s'inscrire. Ceux qui peuvent supporter une aventure supplémentaire s'engageront dans la « Via Konst ». Cette courte variante, nommée en l'honneur du co-initiateur Konstantin Grichting décédé en 2006 dans un accident de travail, promet beaucoup de gaz et un maximum de sensations.
Après avoir traversé une galerie, nous débouchons dans une paroi en surplomb, certes plus facile à franchir que prévu, mais dont l'aspiration du vide met les nerfs à rude épreuve. Sous les semelles, plus de 1000 mètres de gaz. Cette poussée d'adrénaline est suivie d’un tronçon à pied pour se calmer, avant de puiser encore une fois dans les réserves d'énergie pour venir à bout d’une dernière longue suite d'échelles. Au sommet du Daubenhorn, la sérénité règne. Les hormones du bonheur nous font oublier le stress. Nous apprécions le magnifique panorama et descendons ensuite vers le pittoresque Lämmerenboden. Finalement, la courte contre-pente pour rejoindre la Gemmi nous fatigue plus que prévu. Nous savons déjà où nous allons terminer notre journée : au spa, pour laisser notre âme et nos muscles se ressourcer.
Après la tension, la détente. Veiller à l'équilibre, n'est-ce pas le but de la vie ?
D’autres via ferrata pour s’entraîner
1 Via ferrata aventure à la Gemmi, 2350 m
Acrobatie aérienne à l’arrivée du téléphérique
Temps de parcours : arrivée du téléphérique de la Gemmi – départ 2 min., 1ère partie de la via ferrata 1h30 à 2h, 2e partie 1h, en tout 2h30 à 3h.
Exigences : K4, 2e partie K3. Via ferrata très aérienne avec des éléments empruntés aux parcs aventure, qui exigent un très bon équilibre. Pas de surplombs, mais une échelle en colimaçon de 20 mètres sur 540° et un filet d'escalade fatiguent vite les bras. Ici et là, des marches en fer sont remplacées par de simples vis. Sortie intermédiaire possible.
Dénivelé : 30 m.
Hébergement : Gemmi Lodge 2350, hôtel panoramique avec un chouette wellness, immédiatement à côté de l’arrivée du téléphérique, la montée en cabine est gratuite pour les hôtes, tél. 027 470 12 01, gemmi.ch.
Carte : carte nationale de Suisse 1:50 000, feuille 263T Wildstrubel ou 1:25 000, feuille 1267 Gemmi.
2 Via ferrata de Baltschieder pour rejoindre la Wiwannihütte, 2470 m
Un paysage à couper le souffle et une via ferrata variée
Point de départ : gare d’Ausserberg (932 m), place de parc à la gare d’Ausserberg, sur la ligne Bern – Lötschberg – Simplon.
Temps de parcours : Ausserberg – Baltschiedertal par le bisse historique de Niwärch – Üssers Sennturm – départ 2 h, via ferrata – Wiwannihütte 3h, Wiwannihütte – chemin d’accès à la cabane – Ausserberg 3h ; en tout 8h.
Exigences : K4/5 ; somme toute un itinéraire passionnant situé dans un beau panorama, le dénivelé important exige une très bonne condition physique. Risque de glissade sur les vires herbeuses en cas d’humidité. La situation extraordinaire de la Wiwannihütte vaut la peine d’y passer une nuit.
Dénivelé : 1462 m.
Hébergement : Wiwannihütte (2470 m), juin à mi-octobre, tél. 027 946 74 78, wiwanni.ch.
Carte : LKS 274 T Visp ou 1288 Raron.
Infos : guide de montagne Egon Feller, tél. 079 213 98 05.
3 Via Farinetta, 840 m
Sur des traces historiques dans une gorge imposante
« C'est dans ce ravin que Farinet a mystérieusement trouvé la mort le 17 avril 1880 », informe un panneau au départ de la via ferrata. Le faussaire le plus célèbre de l'histoire suisse est considéré comme le Robin des Bois des Alpes. Sa fuite devant les forces de l'ordre lui a été fatale ici. La via ferrata, sur les traces de Farinet, ne laisse présager aucun ménagement.
Point de départ : Saillon, 466 m, village viticole entre Sion et Martigny. Grande place de parc devant les bains thermaux de Saillon. C’est aussi là que se trouve l’office de tourisme. Liaison en car postal : arrêt St-Laurent vers le pont sur la Salentse entre Saillon et Leytron.
Temps de parcours : bains thermaux – départ ½ h ; via ferrata : 1ère partie 1–1h30, 2e partie 1–1h30, 3e partie ¾ h ; retour ¾ h ; en tout 4 à 5h.
Exigences : 1ère partie : K3+, 2e partie : K4, 3e partie : K6. Via ferrata aérienne imitant le modèle français avec beaucoup de métal. Dans la 1ère partie, deux ponts en câble métallique, dans la 2e partie, on entre aussi dans la montagne, dans la 3e partie, une sorte de liane avec des boucles en câble métallique ainsi qu'un surplomb qui demande beaucoup de force. Les sections peuvent aussi être parcourues indépendamment les unes des autres. Déconseillé par temps humide.
Dénivelé : env. 400 m.
Astuce : afin de détendre les muscles, une visite des thermes et du sauna est conseillée.
Carte : LKS 272 T St-Maurice ou 1305 Dent de Morcles.
Infos : Saillon Tourisme, tél. 027 744 18 95, saillon.ch.
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